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Conduite du changement : pourquoi adopter les méthodes d'intelligence collective ?

1 juillet 2016

Le succès d'un projet tient au niveau d'adhésion de ses membres, or la coopération n’est ni simple, ni intuitive. Pour libérer et faire converger les énergies individuelles, un environnement de travail spécifique, des méthodologies, des protocoles, des postures et des règles adaptés créent le cadre nécessaire à l’émergence d’une intelligence collective.​

Objectif de l'intelligence collective = Obtenir l’adhésion de tous

L’intelligence collective est un terme générique pour un ensemble de méthodes et de protocoles d’animation de réunions et d’ateliers, animés par un ou plusieurs consultant jouant le rôle de facilitateurs. Le facilitateur est au service du groupe avant d’être au service du projet : il conçoit des protocoles permettant de structurer et animer la discussion pour mener le groupe jusqu’aux résultats escomptés. Le protocole efface les égos, inclue chaque participant, il crée l’ambiance et le cadre permettant à chacun de s’engager pleinement dans le processus de construction collaborative, et de participer en pleine conscience et en accord avec lui-même.

L’intelligence collective ouvre un grand espace de liberté pour que chaque personnalité, chaque individualité, puisse s’exprimer dans un cadre assurant le confort et la sécurité du groupe.

Le facilitateur libère le potentiel de créativité, de coopération, de collaboration et de décision commune d’un groupe. Ce rôle est particulièrement important dans le cadre de la gestion de projets longs, ou dans les démarches de conduite du changement, car pris dans le tourbillon du quotidien, une équipe ne prend pas toujours le temps de créer ou maintenir l’adhésion de tous ses membres au projet commun.

Succès = Pertinence x Acceptation²

On donne souvent cette équation : le succès d’un projet est égal à sa pertinence fois son acceptation au carré. Un projet sera un succès, certes s’il est pertinent, mais surtout et avant tout s’il réussit à obtenir l’adhésion de tous. C’est la co-construction qui permet de créer l’adhésion car le projet devient celui de tous, ce qui favorise l’engagement de ses membres sur la mise en œuvre des décisions qui en découlent. Pour permettre cette co-construction et les bénéfices qui en découle, les méthodes d’intelligence collectives s’appuient sur 10 grands principes :

  1. Le cercle. Dans la mesure du possible nous nous installons systématiquement en cercle car le cercle est la forme dans la nature qui crée le plus d’énergie. Le cercle permet de placer chacun à égalité les uns des autres, et de centrer l’attention du groupe
  2. Le tour de parole: « Le premier qui souhaite s’exprimer s’exprime et on tourne dans le sens des aiguilles d’une montre ». Le tour de parole assure l’équité des temps de parole. Chacun, tout à tour, est libre de s’exprimer, ou de ne pas s’exprimer, sur la question ou le sujet qui appelle le tour de parole. Chacun s’engage à ne pas faire d’aparté ni à amorcer de discussion croisée. Pour ne pas interrompre un tour de parole, utiliser le langage des signes pour signifier son approbation ou désaccord.
  3. Chacun agit en pleine souveraineté. Chaque personne est responsable de ses mots, de ses actions, de ses émotions et de sa participation. Les mots ont du sens, nous les choisissons avec soin. Chacun parle au présent et s’exprime depuis sa propre perspective en disant JE. Chaque participant est invité à ne pas parler pour les autres mais pour sa propre personne, dans le respect de ses prérogatives s’il est représentant d’un groupe. Il n’y a pas de NOUS sans les JE. Le temps de parole étant limité, chacun est responsable de l’usage qu’il fait de ce temps pour lui-même et pour le NOUS. On dit souvent qu’il faut parler avec intention et écouter avec attention.
  4. Clarté et concision. Chacun s’engage à exprimer ses idées de façon claire et concise en conscience de son temps de parole. Si nécessaire demander de l’aide pour reformuler clairement et brièvement ses propos.
  5. On dépose la parole au centre. Chacun offre sa parole au centre, au NOUS. On ne s’adresse pas à une personne en particulier. Il ne s’agit pas de faire un débat entre quelques personnes du groupe. Les idées et opinions sont déposées au centre et entendues.
  6. Les idées s’additionnent, ne se combattent pas. Il ne s’agit pas d’avoir un débat et encore moins avec un gagnant et un perdant à la fin. Toutes les idées n’ont pas vocation à fusionner en une seule et même idée, les différences peuvent vivre ensemble.
  7. Les objections sont argumentées. Une objection n’est pas une préférence pour une option plutôt qu’une autre. Une objection est un argument construit qui explique en quoi la proposition faite au groupe peut mettre en péril le projet commun. La proposition est bonifiée avec les objections, la proposition est amendée pour traiter les objections.
  8. Il n’y a pas de vérité. Chacun s’engage à lâcher prise sur la croyance « j’ai raison, mon idée est la meilleure », et à accueillir les opinions différentes de la sienne avec bienveillance. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, la meilleure option est celle qui regroupe l’adhésion du groupe, pour laquelle il n’y a pas d’objection. Le non-jugement est la règle d’or. Le but du groupe n’est pas de savoir qui a raison, mais de prendre des décisions qui tiennent compte des besoins légitimes de chacun et procèdent d’une éthique qui inspire l’esprit d’équipe.
  9. Les idées appartiennent à tout le monde. On lâche prise sur la propriété des idées. Dans un tour de parole, on ne répète pas ce qui a déjà été dit. Les personnes et leurs idées sont dissociées. Les idées deviennent la propriété de tous.
  10. Bienveillance, optimisme et enthousiasme, sincérité, l’ensemble des participants se refusent à l’usage de de la langue de bois.

Dans le respect de ces principes, le consultant facilitateur est le gardien du cercle, le groupe lui donne sa confiance pour qu’il maintienne le cadre et fasse respecter les règles. Son rôle est de ne perdre personne tout au long de l'atelier. L’intelligence collective est un processus d’amélioration continue, tant du collectif que de l'individuel. Il est donc important d'être tolérant vis-à-vis de soi et des autres membres du groupe.

La coopération n’est ni simple, ni intuitive.

Pour assurer l’efficacité progressive de vos réunions et ateliers en intelligence collective, il est important de penser à faire des tours de feedback pour identifier ce qui fonctionne bien et ce qui fonctionne moins bien, et proposer des solutions pour améliorer le processus des réunions collectives. L’intelligence collective n’est pas une démarche, c’est une dynamique facilitée par un cadre et un animateur bienveillant.